Amazon remporte une bataille contre 8 pays riverains de l’Amazonie.
Quel est l’historique de ce litige, quelles procédures ont été mises en place pour prendre une décision et enfin quelles sont les conclusions de ce débat ? On vous dit tout ici !
Lorsque le site d’e-commerce et géant américain Amazon décide de déposer un nom de domaine propre à une région aux enjeux écologiques puissants, de nombreuses voix s’élèvent. Quel est l’historique de ce litige ? Quelles procédures ont été mises en place pour prendre une décision ? Enfin, quelles sont les conclusions de ce débat ? On vous dit tout ici !
Historique du litige : Amazon et Amazonie
Cela fait 7 ans que le contentieux persiste entre le géant Amazon et 8 pays d’Amérique Latine (Brésil, Pérou, Equateur, Bolivie, Guyane, Venezuela et Surinam).
Depuis 2012 Amazon cherche à obtenir l’autorisation de disposer des noms de domaine en « .amazon » et ses dérivés. Une requête que le Brésil et le Pérou ont tout de suite dénoncée en invoquant la relation sémantique trop proche entre la région d’Amazonie et le nom de l’entreprise de Jeff Bezos. En effet, Amazonie se traduit par Amazon en anglais.
Suite à cela, 5 autres pays riverains ont rejoint la voix de l’opposition. Ces derniers ont œuvré pour que le monopole d’exploitation d’une extension régionale telle que celle de l’Amazonie ne soit pas délivrée à une entreprise privée. “En raison de sa relation sémantique indissociable de la forêt d’Amazonie, ce domaine ne devrait être en aucun cas réservé à une entreprise privée.” s’exprimait le ministre des affaires étrangères brésilien en mars dernier.
Face à ces oppositions, l’ICANN (institut en charge de l’attribution des noms de domaine) avait annoncé qu’elle prendrait des dispositions pour trancher si les deux parties prenantes ne parvenaient pas préalablement à trouver un accord à l’amiable.
Procédures et attributions du l’extension .amazon
L’objectif premier de l’ICANN était donc de favoriser un accord entre les pays riverains de l’Amazonie et le géant du web. Selon le Financial Times, l’entreprise aurait alors proposé une compensation financière de 5 millions de dollars de produits et services. L’entreprise aurait également proposer de dédier l’attribution d’extensions spécifiques aux pays riverains tel que « br.amazon » pour le Brésil.
Loin de satisfaire ces pays, le contentieux avait repris de plus belle. L’ICANN se devait alors de tenir promesse et trancher.
Ce fut chose faite et la décision tomba en faveur de l’entreprise américaine.
Une décision fortement critiquée par le gouvernement brésilien en la personne du ministre des Affaires étrangères. Ce dernier craint que l’ICANN ” ne tienne pas suffisamment compte de l’intérêt public défini par huit gouvernements “. Et poursuit en précisant ” la nécessité de défendre le patrimoine naturel, culturel et symbolique des pays et des peuples de la région amazonienne. ”
Finalement, l’ICANN tranche en faveur de l’entreprise Amazon. Elle tente malgré tout de trouver un compromis en imposant certains restrictions d’utilisations de l’extension « .amazon ».
Restrictions
Dans l’état actuel des choses, Amazon bénéficie d’un quasi-monopole sur l’exploitation de l’extension « .amazon ».
Néanmoins, l’entreprise s’est engagée à ne pas utiliser cette extension pour parler de la région d’Amazonie. Amazon promet de surcroît, de dédier certaines extensions aux pays riverains afin de favoriser la visibilité de cette région.
En définitive, l’ICANN aura donc tranché en faveur d’Amazon (l’entreprise) et en défaveur des pays frontaliers de l’Amazonie. Malgré cette décision, on comprend la logique de ces 8 pays qui défendent un nom pour défendre une réalité. Celle qu’est la déforestation de l’Amazonie et ses enjeux écologiques à venir.
Une bataille judiciaire prend donc fin. Les deux parties ont encore 90 jours pour faire remonter leurs commentaires auprès de l’autorité américaine. Après quoi, la mise en application des règles d’exploitation de l’extension « .amazon » et ses dérivés sera effective.