L’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) réunit 3 fois par an, à travers le globe, les parties prenantes de l’industrie des noms de domaine. L’objectif de ces réunions est de statuer sur divers points dans le but de faire avancer les réglementations liées aux noms de domaine.
- “Community Forum” (Mars)
- “Policy Forum” (Juin)
- “Annual General Meeting” (Octobre)
La “Community Forum” prévoit notamment du temps pour l’interaction entre les communautés et des sessions plénières sur des sujets d’intérêt communautaire. C’est durant cette dernière partie que le sujet du retrait des dates d’expiration des noms de domaine s’est invité dans les débats.
Suppression des dates d’expiration des noms de domaine : bonne ou mauvaise idée ? Nous allons vous donner les clés vous permettant ainsi de juger par vous-même.
Pourquoi l’ICANN réfléchit à la suppression des dates d’expiration sur les noms de domaine ?
La mission de l’ICANN consiste à garantir un Internet mondial sûr, stable et unifié.
Partant de ce constat, un nom de domaine qui expire génère énormément de problématiques :
- un coût annuel de renouvellement lié au maintien de son nom de domaine actif
- une fois votre nom de domaine expiré, votre site internet et vos adresses e-mails ne fonctionnent plus
- il existe un risque élevé de voir son nom de domaine réenregistré par des sociétés spécialisées dans ce que l’on appelle le “snapping”, une pratique qui consiste à enregistrer un nom de domaine à la seconde où il a été supprimé…
Si les dates d’expiration n’existaient plus, internet serait plus sûr puisqu’il serait alors impossible de “perdre” son nom de domaine.
Bien évidemment, il sera toujours possible de demander la suppression de son nom de domaine dans le cas où ce dernier n’aurait plus d’intérêt à vos yeux.
Quels sont les risques d’une telle mesure ?
Le prix d’un nom de domaine inclut de nombreux frais et services en fonction des différentes parties (ICANN, Registre et Bureau d’enregistrement) dont voici les principaux éléments :
- ICANN / IANA : frais liés à la gestion technique des zones et serveurs racines
- Registre : frais liés à la gestion technique
- Registrar : frais liés aux différentes accréditations, à la gestion technique et administrative, aux services inclus …
Chez Netim par exemple, nous incluons dans nos frais un ensemble de composants vous permettant d’utiliser pleinement votre nom de domaine :
- Une interface sécurisée avec authentification à deux facteurs (2FA)
- La mise à disposition de nos serveurs DNS Premium sur 2 réseaux Anycast distincts
- Un système de redirection web et redirection e-mail
- La confidentialité Whois et DNSSEC lorsque l’extension le permet
- Un hébergement LITE inclus (1 adresse e-mail de 1 Go, 250 Mo d’espace disque et 1 certificat SSL Let’s Encrypt)
- Un service support réactif et des clients satisfaits
Comme dans tout marché de distribution, chaque partie inclut dans le prix de vente de quoi assurer la pérennité et la qualité de ses services.
Impact sur le prix de vente
S’il n’y a plus de redevance annuelle liée au renouvellement, les prix à l’enregistrement d’un nom de domaine vont forcément augmenter drastiquement puisque chacune des parties devra financer les frais de gestion d’une vie en une seule fois.
Le modèle économique des noms de domaine étant actuellement basé sur la récurrence, tous les acteurs devront revoir leur business model en passant d’un système d’abonnement tout inclus à un système de vente unique avec options.
Résultat pour le consommateur : un nom de domaine qui sera plus cher à l’achat et l’obligation de souscrire à des options permettant l’utilisation de ce dernier (option DNS, option sécurité etc …).
Impact sur le stock de noms de domaine
Si une action est requise pour supprimer un nom de domaine, il est fort probable que très peu de personne la réaliseront. C’est d’ailleurs pour cela que les modèles économiques “à vie” imposent une action régulière sous peine de voir son service suspendu automatiquement.
L’impact sera donc le suivant : très peu de noms de domaine seront remis sur le marché et il sera alors de plus en plus complexe de trouver un nom de domaine disponible.
Nous voyons deux conséquences directes à cette pénurie galopante : des sociétés vont investir massivement dans l’enregistrement de toutes les variantes possibles, créant ainsi un phénomène de rareté et vont ensuite mettre en vente ces domaines à des prix exorbitants. C’est ce qu’il se passe dans n’importe quel secteur lorsque la demande est supérieure à l’offre. C’est déjà le cas sur le .com, où il n’existe plus de noms de domaine de moins de 5 caractères disponibles à l’enregistrement…
Résultat pour le consommateur : moins de choix pour créer de nouveaux noms de domaine et explosion des prix.
Notre avis sur le retrait des dates d’expiration
Nous venons de le voir, les dates d’expiration ont une réelle utilité.
Il est pour nous, ainsi que pour de nombreux acteurs de l’industrie, inconcevable de retirer cette notion qui ne fera que conduire la société à utiliser des moyens alternatifs, quitte à revenir aux moyens de communication et de ventes d’avant Internet (les boutiques physiques, les courriers par voie postale …).
Retirer les dates d’expiration, c’est signer l’arrêt de mort à terme des noms de domaine. Sébastien Almiron – Directeur Commercial & Marketing – Netim
